Premier Portrait: la créatrice parisienne Paloma Casile
Puisque nous faisons notre métier par passion pour les belles choses et l'univers érotique, parce qu'il nous semble très important de donner à nos marques l'importance qu'elles méritent, parce que le modèle mondialisé du commerce de vêtement est globalement dégueulasse, nous avons décidé de mettre en lumière celles et ceux, créatrices ou accompagnant dans ce processus, qui se donnent du mal et parviennent à des équations plus humaines avec un soucis réel pour la qualité.
(Nous ne sommes pas journalistes et les propos tenus ici proviennent d'entretiens relativement informels.)
Premier portrait : la créatrice parisienne Paloma Casile.
Discrète ?
Le public nourrit ses fantasmes sur la croyance d'un rapport d'identité parfait entre la personne et son œuvre, l'auteur et le narrateur, le narrateur et le personnage, le personnage et l'auteur même...
Elle est comment, en vrai, Paloma ? Tout noir ou tout blanc comme sa lingerie ? Raffinée avec une touche rock'n'roll ? Osée mais jamais vulgaire ? Structurée, bordélique ? Sérieuse... ?
Évidemment, il s'agira de notre réponse, une réponse.
Le CV décrit la créatrice en gagnante de concours (Major à ESMOD et aiguille d'or, prix de la lingerie au festival des jeunes créateurs de Dinard), qui fait rapidement son entrée dans un business où elle a des repères familiaux et des facilités, un succès progressif et certain. Comme si tout était écrit.
En vérité Paloma voulait éduquer des jeunes enfants en difficulté et à cause du mal qu'elle a eu pour trouver un stage, elle a bifurqué vers la création sans nécessairement penser que ça la mènerait si loin. En vérité aussi, Paloma n'hérite pas d'un business familial mais crée son propre modèle (made in France).
Elle n'est pas la seule à travailler mais elle est dans toutes les tâches que représente son activité. A tous les postes. Concevoir, dessiner, réaliser, tester, photographier, montrer... C'est son hyper activité qui nous paraît surréaliste. Le crayon, les ciseaux, l'appareil photo, l'ordinateur et toutes ses applications jusqu'à la création de son site internet, comment parvient-elle à faire tout ça ? Combien de mains a-t-elle ?
Organisée, donc. Workaholic, un peu, sûrement. Mais comme on s'imagine les artistes alors: passionnés, dans une quête supérieur qu'on obtient au terme de process assez longs - les collections.
Ouverte aussi: Paloma développe son image loin des standards de contrôle artistiques de l'industrie. Elle collabore avec différents photographes dont elle apprécie les styles: Dedalus, Melchior Abeille, Quentin Caffier, Nathan Alliard, Sylvie Castioni, Stéphane Mounet, Bruno Fabbrice, Koffi, Nicolas Larrière, Solène Jakoski...
Mais le mieux est encore d'aller sur son instagram pour les retrouver tous. Ils sont nombreux !
Ce que nous retenons de Paloma c'est la persévérance, l'énergie et son attitude si positive. Garder le cap quand on est le capitaine de douze bateaux, c'est plus que louable.
Et de ses propres propos, je sais que oui, Paloma est quelqu'un de tranché. Noir ou blanc. Elle peut prendre de grands virages et faire table rase de ce qu'elle a fait avant pour réinventer. Elle l'a fait pour ses influences vestimentaires quand elle était plus jeune, elle continue d'être un peu comme ça dans sa vie actuelle. Sans détruire, en adoptant, en transformant. C'est ainsi que ses pièces ont toujours une grande fraîcheur dans un style pourtant noble et jamais vulgaire.
C'est ainsi qu'en s'affirmant comme très française sa lingerie n'en est pas moins rock'n'roll.
La vérité de toute cette énergie c'est l'action. L'investissement. Quand Paloma décide de faire ça peut être la révolution ou son contraire mais c'est en s'engageant à fond.